L’important pour moi, maintenant, n’est pas tant ce que je lis

L’important pour moi, maintenant, n’est pas tant ce que je lis, que la manière dont je le lis, l’attention que j’y apporte. Il me faut, par tous les moyens, lutter contre la dislocation et l’éparpillement de la pensée.”

Gide, Journal, 2 janvier 1907.

Ça manque

Le père Gueroult m’irritait furieusement, à qui je jouais l’autre soir Prélude, choral et fugue. Il disait : “On ne se repose donc pas ! ça manque de pause”, du ton dont il eût dit, parlant des Pensées de Pascal : “Ca manque de femmes.””

Gide, Journal, 9 janvier 1902.

Résolutions

Résolutions :
Mais est-ce à quarante ans passés qu’on peut encore prendre des résolutions ?
On vit sur l’habitude qu’on a prise depuis vingt ans.
Savais-je ce que je faisais à vingt ans quand je prenais la résolution toute contraire de regarder partout, de me laisser par tout distraire et dissiper ? Même mon insomnie m’apparaît comme une forme de perplexité, une difficulté de me décider à dormir.”

Gide, Journal, Feuillets 1913.

En admirable état

En admirable état pour le travail, la conversation… pour n’importe quoi. L’embêtant, c’est qu’on est en forme pour tout à la fois, ou pour rien. Ce matin, je cirerais les chaussures avec génie.”

Gide, Journal, 29 janvier 1902.

Je lis

Je lis comme je voudrais qu’on me lise ; c’est-à-dire très lentement. Pour moi, lire un livre, c’est m’absenter quinze jours durant avec l’auteur.”

André Gide, Journal, fin février 1902

On écrit un journal

On écrit un journal en vue d’un perfectionnement ; on s’y mire ; on s’y voit tel que parfois l’on souhaite se changer ; l’on se dit : “Tel j’étais ; tel je ne veux plus être.” Il aide certaines mauvaises pensées à devenir plus vite passées, il scrute les douteuses, il affermit les bonnes. C’est une auto-suggestion consciente et préméditées.”

André Gide, Journal, 13 octobre 1894

Quant aux puces

Quant aux puces, j’arrive à cet état heureux d’immunité où sûr d’en donner plus que d’en recevoir je puis aller auprès de tous sans crainte.”

André Gide, Journal, Notes d’un voyage en Bretagne, 1889