Je mendie de l’affection, de l’intérêt. Tu te couperais une main pour que quelqu’un la ramasse, pour que quelqu’un la touche. Mais on la ramasserait avec une pelle. J’en suis sûre.
Alejandra Pizarnik, Journaux 1959-1971
Je mendie de l’affection, de l’intérêt. Tu te couperais une main pour que quelqu’un la ramasse, pour que quelqu’un la touche. Mais on la ramasserait avec une pelle. J’en suis sûre.
Alejandra Pizarnik, Journaux 1959-1971
C’est toujours pareil : ça tombe [les feuilles des arbres] sans que j’aie le temps de rien. On m’a donné une montre pour que j’essaie de me débrouiller. A d’autres, on a donné davantage.
Alejandra Pizarnik, Journaux 1959-1971
Quelqu’un meurt de soif et ne boit pas parce qu’il n’a pas l’idée d’associer l’acte de boire et la sensation de soif.
Alejandra Pizarnik, Journaux 1959-1971
Tu n’y peux rien si ton poème parle de ce qu’il n’est pas. S’il parle de ce qu’il est, ça veut dire que quelqu’un n’est pas venu au lieu de venir. Mais pourquoi est-ce que je parle avec des verbes actifs comme si j’avais passé la nuit une épée à la main ?
Alejandra Pizarnik, Journaux 1959-1971
Ma mère, jalouse de ma solitude habitée (au moins en apparence), fait tout pour m’ennuyer et me blesser. Vivre avec elle est vraiment une malédiction. Si les péchés existent et que leur châtiment existe, le mien est de vivre seule, à trente ans, avec ma mère.
Alejandra Pizarnik, Journaux 1959-1971